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Souvenirs d'écolier 1928 à 1977

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Bulletin municipal n° 47, 48 – 2007/2008

 

A nouveau Raymond Lafaye a bien voulu nous faire profiter de la richesse de ses souvenirs et de ses talents de narrateur.

 

C’était à la rentrée de printemps 1928, nous étions deux ou trois à franchir pour la première fois les quelques marches de la grande porte de l’école de garçons située derrière la mairie. Il y avait les trois cours, préparatoire ou troisième division, élémentaire ou deuxième division et moyen ou première division, avec un peu plus d’une trentaine d’élèves. M. Chauvot, un jeune instituteur installé à Châtenoy depuis quelques mois, nous accueille avec gentillesse. Nous entrons donc au cours préparatoire sans être passés par la maternelle. On pourrait croire que nous étions forts ! Mais non, c’est que la maternelle n’existait pas ! Le b a ba, le 1 et 1 font 2, la terre est ronde comme une boule, les Gaulois étaient nos ancêtres, voilà le tout début de ce qu’il nous faut apprendre. Cela ne nous paraît pas trop difficile, mais peu à peu, ça se complique. Puis on constate que M. Chauvot punit parfois très sévèrement : le coup de règle sur le bout des doigts, la fessée les fesses à l’air, le bonnet d’âne ou quelques autres punitions de son choix. Quelle humiliation ! On ne va pas se plaindre à la maison si la punition se trouve dans la journée. Mais si on a été en retenue le soir après l’école et qu’on rentre tard, les parents posent des questions et à la punition s’ajoute leur réprimande.

Une leçon de politesse : Quelques jours après la rentrée d’octobre, le soir à la sortie de l’école,

M. Chauvot nous fait mettre dans la cour en colonne par deux ! Au premier rang, il dit : « Vous savez ce que vous avez à faire, partez ! » Silence. Deux autres pas : « Arrêtez ! Mettez-vous à la queue de la colonne ! » Deuxième rang, même chose ! …Enième rang. « Bonsoir monsieur ! – Bien, partez ! » et ainsi de suite !... Tous avaient compris. Une bonne leçon, qui répétée de temps en temps, portait ses fruits. En 1931, M. Lemaire remplace M. Chauvot. Il est tout aussi sévère, il n’hésite pas à flanquer des torgnoles aux indisciplinés. En 1932, M. Pierre Rouillon lui succède et enseignera jusqu’en 1936, il a lui aussi une certaine sévérité. Les punitions sont souvent des tours de cours, 10, 20, ou 25 selon l’importance de la faute.

 

Pendant tout ce temps, nous sommes passés en deuxième division puis en première, jusqu’à l’âge de 12, 13 ans. Une charge que nous avions de temps en temps, c’était de faire lire les plus jeunes. A notre école, il n’y avait pas de cantine à midi. Les plus proches vont déjeuner chez eux, les plus éloignés tirent de leur sac leurs provisions pour le repas de midi, dans le vestiarie, ou vont chez des proches, amis ou famille, au bourg. Pour venir à l’école, certains avaient près de trois kilomètres à faire à pied, deux venaient de la maison forestière du Ruet à Saint-Martin d’Abbat, 6 kilomètres, à pied, et plus tard en vélo, et rentraient de même par le vieux chemin de Châteauneuf plein d’ornières et boueux l’hiver.

 

Nous avons vu arriver l’électricité à notre école. C’était en 1931, un après-midi, alors que nous avions cours. Asselin, électricien à Bouzy, terminait l’installation, il va près de la porte, fait manœuvrer l’interrupteur et la lumière s’allume ! Du tout nouveau à l’époque ! L’électrification de tout Châtenoy ne sera terminée qu’au cours des années 50. M. Charles en 1936, M. Desbrosses en 1937 et M. Albert Thébault en 1938 se succéderont comme instituteurs aux garçons. 

Chez les filles, c’est Mme Gilberte Dabard, institutrice qui, depuis 1927, dirige les trois cours avec près de 30 élèves. En 1939, à la déclaration de la guerre, M. Thébault est mobilisé, il sera fait prisonnier en 1940, et il n’a pas de remplaçant. C’est Mme Dabard qui enseigne aux garçons et aux filles, (ensuite suppléée quelques mois par M. Ottavi), une quarantaine à l’époque. La classe est devenue mixte. En 1941, Mme Dabard est remplacée par Mlle Yvette Ardeau, puis Mlle Brisset, M. Guillot et Mlle Schmit. M. Thébault, libéré en 1945, reprendra son poste à la rentrée de septembre suivant. Les classes resteront mixtes. M. Thébault aura le cours moyen et le cours élémentaire 2ème année, et Mlle Schmit le cours préparatoire et le cours élémentaire 1ère année.

 

Ils quitteront ces postes en 1946 pour être remplacés par M. Jean Auger et son épouse, Marie-Reine Auger. M. et Mme Auger exerceront jusqu’en 1971 et 1973, dates auxquelles correspondront leurs retraites et la fermeture des écoles. La première avait été ouverte en 1855 et la seconde en 1886 ou 87.

 

Pour en revenir aux années 30 et aux suivantes, lorsqu’on quittait l’école à 12, 13 ans, certificat d’études ou pas, si on ne poursuivait pas les études ou si on ne se mettait pas en apprentissage, on trouvait du travail facilement en agriculture, soit dans la ferme des parents, soit dans d’autres fermes, ou dans l’artisanat. On avait déjà appris à travailler au temps où on allait à l’école, le matin avant de partir, ou le soir en rentrant. On nous demandait de participer à des tâches qu’on pouvait faire, notamment garder les bêtes aux champs, à des travaux manuels parfois pénibles, à la fenaison, à la moisson, à d’autres récoltes, et l’hiver, aider à préparer les aliments destinés au bétail et j’en passe… Nous avions quand même quelques moments de loisirs mais le travail semblait nous donner une certaine motivation, un certain repère. L’agriculture dans notre région nécessite de faire de l’élevage dont le procédé d’autrefois exigeait beaucoup de main-d’œuvre. C’est pourquoi les parents faisaient appel aux enfants. Ceux dont les parents n’étaient pas agriculteurs étaient demandés pour faire ces mêmes travaux dans d’autres fermes. 1929. Un hiver rigoureux s’est installé au début de l’année. Au cours du mois de février, un court moment de radoucissement, puis une forte pluie suivie d’un gel brutal avait fait de la cour de l’école une patinoire où la plupart des gamins s’en donnaient à cœur joie pour faire des glissages. Au cours du gel qui avait duré longtemps, le niveau d’eau du canal avait baissé et la glace retenue sur les rives sans doute par les roseaux avait baissé en son milieu, formant une cuvette dans toute la longueur du canal.

 

1930. Au début de juillet, ce devait être un samedi, à mes huit ans à peine, je gardais les vaches sur le Port de la Verrerie. Arrive un orage où éclairs et coups de tonnerre se succédaient sans cesse. Je ne trouvais pas cela agréable, mais tant qu’il ne pleuvait pas, je devais rester avec les bêtes dans cette prairie. Sur la route proche, j’aperçois Raymonde Micheau qui revenait du certificat d’études de Châteauneuf (reçue, on l’a su après) en vélo, pédalant bon train, le vent aidant, fuyant l’orage pour rentrer au plus vite au bercail à la Lionnerie. Dès les premières gouttes, je fais bien vite rentrer les vaches. Quel soulagement ! Mais la pluie se mit à tomber fortement sans discontinuer. Ce devait être ce même jour où le Huillard, le ru qui vient de l’étang du Bourg, était en crue. Celle-ci emmène sur son passage des meulons de foin dans les prés des Rondeaux. Ce qui bouche l’entrée du ponceau sur la route de Lorris. Le lendemain, dimanche au matin, mon frère a dû profiter de la voiture du laitier (le père Crasson) pour se rendre au bourg. Une quarantaine de centimètres d’eau recouvraient la route. A son retour, il a pris un autre itinéraire. Le surlendemain lundi en allant à l’école, on constate que la crue avait baissé mais arrivait encore au ras du bas-côté. Un énorme tourbillon d’eau s’engouffrait sous le ponceau. Du jamais vu à cet endroit. Un événement tout aussi spectaculaire qu’en ce début de novembre 1979 où par la suite d’un effondrement partiel de la voûte de l’Arche, le grand bief du canal (17 km) déversa une grande partie de son eau dans le cours du Huillard. Beaucoup s’en souviennent.

 

On se souvient d’un jour de forte chaleur où la soif nous empoignait à l’école. L’instituteur ou sa femme nous empêchait de boire à la pompe à côté de leur cuisine (aujourd’hui la bibliothèque) pour la raison que l’eau n’était soi-disant pas potable. Cependant, échappant à leur surveillance, il nous est arrivé d’en boire. Ce jour de canicule, dit-on aujourd’hui, nous étions 4 ou 5 au retour de l’école après 16 h 30 où il faisait encore très chaud ; une brave dame au portail de sa cour :

« Mes petits enfants, vous devez avoir soif ! – Oui, très soif ! – Venez donc à la maison, je vais vous donner à boire ». Ce n’était pas de refus. Elle nous verse à chacun un verre de gros rouge en nous disant qu’elle ne buvait que de l’eau. Nous avions tellement soif que nous l’avons bu presque d’un trait. Nous l’avons encaissé, mais ne croyez pas que ce soit l’idéal pour bien se désaltérer.

 

Avec son phonographe, pour bien nous apprendre à chanter, M. Rouillon, ancien combattant de 14-18, nous faisait entendre entr’autres des chants patriotiques et guerriers accompagnés d’une musique militaire. Notre curé, l’abbé Breton, dans ses sermons, au cours des cérémonies commémoratives, qualifiait l’Allemagne de puissance revancharde. Tout ceci, avec l’information d’événements douteux et les récits des anciens de 14-18, avait de quoi nous donner le frisson. N’allions-nous pas revoir à nos 20 ans ce que nos pères avaient vécu ?

 

Avant de quitter Châtenoy pour Montbouy, M. Albert Thébault rentré de captivité avait voulu remettre en fonction la Caisse des Ecoles délaissée et appauvrie au temps des années de guerre. Avec les jeunes de Châtenoy, il organise une séance récréative au profit de cette dernière un après-midi au début de juin 46 dans la cour de l’école située derrière la mairie. Mlle Schmitt y avait aussi participé. Bon geste de leur part. Je crois que c’est ce jour-là que E. B., voyant au fronton de l’école la date de 1886, me dit y avoir été le premier puni. Une référence !

 

Au début du 20ème siècle, une remarquable écriture droite, bien marquée de pleins et de déliés, aux majuscules enjolivées, embellit, toujours dans le même style, les pages des registres de la Commune de 1903 à 1923. C’est l’écriture de monsieur Théophile Duffée, instituteur et secrétaire de mairie durant toute cette période, c’est-à-dire 20 ans. (Jusqu’en 1911, il eut comme collègue madame Toulet, arrivée en 1902, dont le fils Bernard a aussi permis de mieux connaître le passé du village par ses souvenirs. Monsieur Duffée eut à faire de sa plume dans les registres de l’état-civil la transcription des actes de décès d’une trentaine d’hommes jeunes

 

« Morts pour la France » de 1914 à 1918. Le maire, Aimable Moreau, avait la lourde tâche de se rendre dans les familles pour les aviser de la triste nouvelle (Il devra recommencer en 1940). Parlons de l’école. Kléber (Charmois), le seul aujourd’hui qui peut en parler, se souvient de M. Duffée qui avait un certain calme et pas de sévérité. Il se rappelle également que pour lui et ses camarades, lorsqu’ils étaient petits, c’était Mme Duffé qui leur apprenait à lire dans sa cuisine. M. Duffée semble avoir pris sa retraite en 1923. Avec son épouse, ils quittent le logement de fonction à côté de la mairie pour loger dans le presbytère, libre par suite du départ de M. le curé Gaston Breton affecté au presbytère de Beauchamps avec la charge des paroisses de Beauchamps et de Châtenoy. M. et Mme Duffée semblent avoir quitté Châtenoy au début des années 30.

 

En 1923, M. Sordon succède à M. Duffée. Kébler dit qu’il était plus sévère que ce dernier. Les deux fils de M. Sordon, Marcel et Georges, écoliers comme les autres, s’étaient fait des camarades. M. Sordon quitte Châtenoy en 1927. Il est remplacé quelques mois par un jeune, M. Massé. Puis c’est M. Chauvot qui occupera le poste début 1928.

 

En ce qui concerne les filles, seule Mémée (Aimée Lebout), centenaire dans peu de temps, peut témoigner de leur école à cette même époque. Bien qu’elle soit très lucide, Mémée ne se souvient

 

plus du nom de sa ou de ses anciennes institutrices. Sans doute qu’elle n’en a pas un mauvais souvenir ! Mais elle se rappelle qu’elle et certaines de ses camarades amenaient leur casse-croûte du midi qu’elles consommaient auprès du poêle de l’école lorsqu’il faisait froid. La cantine de ce temps-là !

 

C’était pendant la guerre 14-18. Son père, Mimile (Emile Bourillon), était mobilisé et se trouvait

 

à l’arrière du front, un peu à l’abri du danger. Durant son temps de repos, il a fabriqué, ciselé et décoré une canne destinée à sa fille Aimée quand elle serait vieille. Pendant la mobilisation de son père, Mémée dut aider sa mère à de menus travaux. Mémée se souvient avoir passé son certificat d’études à Châteauneuf, à l’école où elle fut interne pendant un an. Mimile son père l’avait amenée très tôt le matin avec la carriole en passant au plus court, par le vieux chemin de Châteauneuf plein d’ornières. « Ca cahotait très dur » dit-elle. Après qu’elle ait passé une semaine ensuite à son école, Mimile revint la chercher avec la carriole toujours par le même chemin, avec en main le certificat d’études bien réussi. Après son école, elle se souvient avoir participé avec Mlle Braun l’institutrice d’alors comme animatrice post-scolaire à des séances théâtrales avec ses copines de Châtenoy, Renée Chesnoy, Andrée Griller, Marthe et Aimée Moreau… De nos jours, Mémée ne rate pas ses émissions de télévision préférées, notamment « Des chiffres et des lettres », et « Questions pour un champion ».

 

Avec M. Chauvot. Un lundi matin, il arrive avec sa moto et fait plusieurs tours dans la cour comme pour impressionner les enfants. Les peureux se rapprochaient bien vite au plus près des marronniers, ce qui semblait l’amuser. Une autre fois, ce sont les conscrits, une dizaine un peu éméchés, qui entrent dans la classe en plein cours. Clairon sonnant et tambour battant en tête, les autres chantant ou poussant des cris pas méchants font tous le tour de la classe et se retirent. M. Chauvot pourtant assez sévère ne peut que rester spectateur. Un jour, ayant dû s’absenter, il fait venir M. Duffée pour surveiller la classe toute occupée à ses devoirs. M. Duffée se promène entre les rangées de tables veillant au travail de chacun et parlant très peu. Ne connaissant pas cet ancien maître, tous sont restés très calmes. Par contre, pour une nouvelle absence, M. Chauvot demande à Georges, un des plus âgés, d’inscrire sur son ardoise tous ceux qui se conduisent mal. On connaissait bien Georges, c’était un bon copain, il ne va tout de même pas nous faire punir. La plupart se mirent à se retourner, à discuter avec le voisin ou faire une blague pour faire rire les autres. Mais Georges, « réglo », faisait son service, il inscrivait sur l’ardoise. Tant et si bien que M. Chauvot s’est trouvé surpris lorsqu’il arriva : il en avait trop à punir. Constatant que rien n’avait été bousculé, il dit à Georges d’effacer son ardoise ! M. Chauvot a-t-il voulu tester notre savoir-faire d’acteurs de théâtre ? Il nous avait fait apprendre et répéter quelques phrases des « Fourberies de Scapin » de Molière. Et chacun de s’amuser dans la cour de récréation, à répéter la réflexion de Géronte à Scapin : « Que diable allait-il faire en cette galère ? ».

 

Avec M. Lemaire. M. Lemaire a voulu nous donner une leçon de civisme et de démocratie. Il nous fait venir à la mairie un dimanche matin de mai 1932, jour des élections législatives, pour nous faire voir comment se pratique le vote. Trois hommes siégeaient au bureau. Rien de bien différent avec aujourd’hui sauf qu’à cette époque, seuls les hommes avaient le droit de vote. Le député élu fut Léon Pellé, cultivateur, maire de Huisseau-sur-Mauves, qui représentait la circonscription nord d’Orléans, semble-t-il. Réélu en 1936, certains disaient que c’était le député des Beaucerons. Dans la circonscription sud d’Orléans, c’est Jean Zay, jeune avocat qui fut élu en 32 et réélu en 36. Il devint ministre de l’Education nationale dans le gouvernement de Léon Blum. On a connu son destin tragique, assassiné par trois miliciens le 20 juin 1944. Une autre fois, Monsieur Lemaire nous a fait voir le plan cadastral de 1813. Pour nous une curiosité :

 

la carte de géographie de Châtenoy. Chacun voulait reconnaître son chemin, sa maison, son jardin, ses champs. Pas évident, la physionomie de Châtenoy avait bien changé depuis 120 ans. Des routes ont été construites, des chemins déplacés ou redressés, des champs modifiés. Des maisons avaient disparu et les nouvelles n’y figuraient pas. Le temps imparti était trop court pour qu’on s’y retrouve comme il faut. Les cabinets d’aisance à la turque, un peu vieillots, dans la cour, servaient aux élèves, à l’instituteur et à sa famille. Un jour, au moment d’une récréation, la mère de l’instituteur, madame Lemaire, arrive dans la cour en pleine colère en s’écriant d’une voix forte : « Qui est-ce qui a fait à côté du trou ? » Pensez donc, le malheureux qui avait si mal visé n’allait pas se dénoncer !

 

Aux grandes vacances de 1932, M. Lemaire épouse la jeune institutrice de la Bourgeoisière à Sury-aux-Bois et tous deux iront vers un autre horizon. Plusieurs années plus tard, on apprend le décès de M. Lemaire.

 

Avec M. Rouillon. Mme Rouillon, pour aider son mari faisait lire les plus jeunes dans sa cuisine. Au temps de MM Chauvot et Lemaire, c’était les plus grands qui faisaient cette tâche. Passionnée de dessin, elle nous faisait des cours en même temps que nous faisions les travaux. Elle se montrait également assez sévère. De bon gré, elle acceptait de faire réchauffer sur sa cuisinière les porte-dîners de certains qui prenaient leur repas de midi au vestiaire. M. Rouillon, avec son épouse, a quitté Châtenoy en 1936 pour exercer à Dry où il terminera sa carrière. Arrivé à la retraite en 1954, il élira domicile avenue Dauphine à Orléans et exercera une autre activité à titre bénévole dans un service administratif gérant la reconstruction de la ville d’Orléans. Veuf en 1991, il entre ensuite dans la maison de retraite de Saint-Denis-en-Val. En 1998, sa fille Claudine, en région parisienne, nous fait part que le centenaire de son père sera célébré le 15 décembre à la maison de retraite et qu’elle souhaite la présence de quelques-uns de ses anciens élèves de Châtenoy. A quatre, nous y sommes allés. Très malentendant mais bien lucide, M. Rouillon se souvenait. Cette réception où étaient également présentes des personnalités anciennes de l’Education Nationale et de la ville d’Orléans, qui firent état de ses activités et de son bénévolat, fut très sympathique. M. Rouillon décédera fin mars 1999.

 

Monsieur Charles remplace M. Rouillon en 1936. En 1937, il quitte Châtenoy pour Bordeaux-en-Gâtinais, ensuite Mignerette où il finira sa carrière.

1937, avec M. Desbrosses, un passionné de sport. A cette époque, une politique incitant au sport et à l’éducation physique oblige la commune à se doter d’un équipement à cet effet. Elle installe un portique sur le terrain de jeux attenant à l’école de filles (la salle polyvalente d’aujourd’hui). Ce qui intéresse le nouvel institueur. Le sport et l’éducation physique font partie de son programme. Début juillet 1938, il organise la fête scolaire avec des jeux sportifs en plein air. Le temps étant de la partie, ce fut une réussite et beaucoup de monde y assistait. Peu de temps après, il fut déçu de voir M. Albert Thébault venir le remplacer. M. Desbrosse sera muté comme enseignant à Montargis où il deviendra entraîneur d’une équipe de rugby.

 

Dès son arrivée à Châtenoy, donc en juillet 1938, M. Thébault, très à l’aise, s’intègre toute de suite avec les jeunes de la société de tir et participe à une excursion de deux jours dans le Massif Central, avec la société de tir et le groupe post-scolaire de jeunes filles de Mme Dabard, organisée avec le car Pensuet pour le 10 août. Notre nouvel instituteur et le chauffeur du car se plaisaient à faire de bons mots pour nous amuser. Tel ce jeu de mot à propos du voyage. Thébault dit à Pensuet : « Qu’en Pensuet’vous ? – Il est Thébault » répond Pensuet. M. Thébault ne viendra pas avec nous en juillet 39 à notre excursion Nantes-Saint Nazaire-Le Croisic. Avec son épouse, ils attendent un heureux événement et début août naîtra un garçon. Mobilisé en septembre 39, captif en 40, il ne reverra sa famille pour de bon comme tant d’autres qu’en mai

 

1945. Et en 1946, il sera muté à Montbouy puis y séjournera à sa retraite et décédera il y a quelques années.

 

Des instituteurs pêcheurs. Vers 1947 et peut-être ensuite, M. Sordon pêchait au canal face à la ferme de la Jalousie. Dans ces mêmes parages, M. Meunier des Bordes, enseignant retraité (l’ancien instituteur du jeune Jean Auger, futur instituteur de Châtenoy) pêchait aussi. Puis M. Jean Auger était également un passionné de la pêche. Passion qu’il a transmise à son fils Alain qui vient «taquiner le goujon » de temps en temps au canal. Dans les prés de la Jalousie longeant la route et le canal, M. Meunier prenait avec ses mains nues de la bouse de vache fraîche qu’il jetait dans le canal pour appâter le poisson. Les bouses de vache font aussi pousser des champignons. Depuis, il a poussé des maisons.

 

Avec M. et Mme Auger. Ce fut un parcours assez long, 25 et 27 ans à l’école de Châtenoy. Parcours pas toujours facile, mais M. et Mme Auger, malgré une certaine sévérité toujours indispensable, ont toujours pu conserver l’estime de leurs élèves et de leurs familles. Les résultats scolaires ont été pour la plupart très satisfaisants. M. et Mme Auger se sont bien adaptés à la vie locale. Jean Auger, élu conseiller municipal et maire en mars 1965 succède à Léon Lebout. Il favorise la création d’une société de pêche et de chasse qui aura pour but de mettre en valeur l’étang communal du Bourg, acquis en 1950. Mme Auger, succédant à Mlle Brugère, présidera le comité des Cheveux Blancs, association qui organise un goûter et un repas par an aux personnes de la commune de plus de 65 ans. En mars 1977, Jean Auger désire ne plus se représenter au Conseil municipal. C’est Raymond Bourillon qui lui succède comme maire.

 

Jean et Marie-Reine Auger, c’est comme cela qu’ils souhaitaient que les intimes et les amis les appellent, se sont retirés dans la maison qu’ils ont fait construire route de Sully. Le temps passant, avec les difficultés liées à la santé, Marie-Reine puis Jean sont contraints d’entrer à la maison de retraite de Sully sur Loire. Jean s’est éteint subitement ce matin du 27 avril 2007. Marie-Reine y est toujours, avec tous ses moyens sauf celui de se déplacer et avec la visite fréquente de son fils Alain maintenant retraité de l’enseignement. Alain qui a des racines à Châtenoy y conserve des amitiés.

 

A la date de la rentrée de septembre 1973, la fermeture des classes fut un choc pour les habitants de Châtenoy. Plus un cri d’enfants dans les cours de récréation. Souhaitons qu’un jour prochain de nouvelles classes renaissent.

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