Bulletin municipal n° 42, 43 et 44 – 2005-2006
Le Conseil Municipal a demandé que les registres paroissiaux conservés aux Archives Départemantales à Orléans soient microfilmés et leur contenu mis à la disposition de ceux que la généalogie ou tout simplement le passé de notre village intéresse. Et c’est Rémy Ménigault (Châtenoy a connu de nombreux Ménigault), enseignant en retraite, et passionné d’histoire, qui s’est chargé de la traduction sur papier des microfilms. Nous ne saurions trop le remercier pour ce très long travail, consultable à la Bibliothèque.
Avant la Révolution, c’est le Clergé qui se chargeait de la tenue des registres dans lesquels étaient inscrits des actes religieux, les baptêmes, les mariages et les inhumations en terre chrétienne.
Pour commencer par le moins agréable, les registres paroissiaux nous donnent la liste des inhumations enregistrées à Châtenoy de janvier 1723 à décembre 1792.
Voici les patronymes des personnes décédées, avec une orthographe bien embarassée la plupart du temps, compliquée par la prononciation locale.
Adoubert, Age, Ammartin, Anceau, Archeneau, Asselin, Audouard, Aubert, Aupard, Avril, Avezard, Aviglain.
Bazin, Baurier, Barteau, Batereau, Barrière, Bain, Baron, Berthelot, Besnard, Beau, Berthault, Beaufils, Bezançon, Bérué, Beuslin, Ber, Béguin, Beaudeau, Berry, Berbeau, Beaudoin, Beaurier, Binet, Billard, Bigeau, Blondeau, Boudeau, Boyer, Boulas, Bouchette, Bouloy, Borrier, Bourgoin, Bonneau, Boudin, Bosquet, Boulay, Bourillon, Bonnard, Burgevin, Bray, Brossard, Brucy, Brue, Bretonneau, Brosse, Butet, Bureau.
Caillard, Carré, Cayller, Chenault, Chambon, Cholet, Chevreau, Chanceau, Chaloin, Chézière, Challe, Citeau, Cliny, Couturier, Cousin, Cottance, Colas, Coulon, Cochard, Corbery, Coutellier, Codiasse, Contremise, Cribellier.
Dame, Dassigny, David du Bousquet, Dautruy, Debrie, Deberne, Deschamps, Deflou, De Sampigny, Delouche, De Pade Valois, Delorme, Delalande, Delahaye, Dhuivon, Douard, Donon, Durand, Dubé, Dugué, Duverger, Dupuis, Ducrois, Dubois.
Farnault, Favard, Fellin, Fernault, Fillon, Fiette, Fleurant, Fontaine.
Gautier, Gabilliau, Gagnon, Galien, Gastellier, Germain, Gontier, Godeau, Gouet, Goureau, Gourdet, Godefroy, Goujon, Grivot, Guynan, Guyon, Guestre de la Sauvagère, Guérignon, Guérin, Guignan.
Hirlé, Hardouin, Harry, Huré, Hubert, Hallaire, Houdré.
Janvier, Janin, Jahan, Jeullette, Joudiou, Jouanet, Jouquiou, Jutau.
Langlois, Lassard, Laroche, Lacombe, Laurins, Leloup, Lebé, Lebert, Lejarre, Leseule, Legas, Leroy, Lemerle, Lebrun, Leterme, Lebout, Lesseur, Lemary, Lesage, Lefol, Leplat, Legras, Leclerc, Lecocq, Lecomte, Lhoste, Liger, Liotet, Lionnette, Lorgeret, Loiseau, Lorgeron, Lucas.
Martine, Marquis, Massicard, Macé, Martel, Mallet, Maria, Marois, Méry, Mercier, Ménigault, Meunier, Métier, Michaud, Millet, Michelin, Milbert, Morin, Moreau, Moullé, Morard, Muret. Nadeau, Néronder, Nimbreau, Nibelle, Nicolle, Notin.
Ortebise, Ousson, Oliveau, Orsanne.
Parisis, Paquet, Pallant, Perronnet, Pelletier, Pétereau, Pillon, Pingot, Pivoteau, Pinard, Pilodeau, Popelin, Poisson, Poullard, Prignet.
Quétier, Quimand.
Rapine, Raffard, Régnier, Restrat, Repain, Régnault, Renard, Ribier, Riou, Rimbeau, Ripouteau, Rioul, Roux, Robert, Rozet de Labeaume, Roussel d’Inval, Roulier, Rodier, Roger, Rousseau, Ruinard, Ruffier.
Saulnier, Serré, Sellier, Serenne, Sevin, Simon, Soudade, Surateau.
Tellier, Thiercelin, Thibault, Thuillier, Thoreau, Turpin, Trouillot.
Veson, Véron, Ville, Vallée, Verger, Venon, Vatton, Vassord, Vautier, Vincent, Vaucion et Weffenflinne…
Pendant cette période d’environ 70 ans, il est mort par exemple 38 Ville, meuniers sur le site de Blézine pour certains, à des âges que voici : 1 jour, 3 ans, 29 ans, 13 mois, 6 jours, 42 ans, 3 ans, 50 ans, 32 ans, 2-3 ans, 16 mois, 14 mois, 19 ans, 19 ans, 3 ans, 58 ans, 8 semaines, 51 ans, 18 mois, 7 ans, 4 ans, 10 mois, 27 ans, 1 jour, 14 mois, 14 mois, 66 ans, 1 jour, 9 mois, 18 ans, 3 ans, 22 ans, 52 ans, 52 ans, 10 mois, 53 ans, 5 jours, 24 ans, ce qui fait pour cette famille et cette période une espérance de vie de 17 ans.
En 12 jours, du 15 a 27 avril 1747, la famille Rapine a perdu 3 filles, Angélique, 5 ans, Françoise, 3 ans et Madeleine, 7 ans.
Les actes indiquent parfois les activités exercées. L’immense majorité des Castanéens travaillent la terre, soit comme « laboureurs », propriétaires de leur exploitation, ou, de loin les plus nombreux, comme « manœuvres » ou « manouvriers », c’est-à-dire comme locataires d’une petite ferme. Les autres activités mentionnées sont en rapport direct avec les précédentes : meuniers, charrons, tonneliers, domestiques, garçons vachers, bergers et bergères, ou bien concernent toute la population : voituriers, charpentiers, terrassiers, sabotiers, tisserands, tailleurs d’habits, empailleurs de chaises, gardes-chasse, aubergistes, cabaretiers, sages-femmes, sonneurs de cloches, jardiniers au château de la Rivière. Il existe même des « bourgeois », qui vivent de leurs rentes à la fin de leur existence de travail.
Des nobles sont inhumés dans la paroisse, les d’Assigny et de Sampigny qui occupent le château de la Rivière, un Charles Guestre de la Sauvagère, fils d’un officier du duc d’Orléans, des Roussel d’Inval, dont un membre fut lieutenant de cavalerie, garde du roi et dont le nom reste dans le lieu-dit « Les Dinvals ». On trouve même un membre du clergé, Antoine de Pade Valois, religieux Recollet.
La forêt, nous sommes dans la garde du Milieu, offre des emplois, de garde forestier, de garde général, de sergent, de greffier des eaux et forêts, de marchand de bois.
Des gens de passage meurent à Châtenoy et y sont enterrés : le premier secrétaire du duc de Nivernais mort à la Rivière, trois mariniers dont l’un de Montargis et une épouse de marinier, un marchand, un scieur de long du pays de Forez, un terrassier de Villeneuve-le-Roy, une dizaine de malheureux, souvent appelés « pauvres mendiants », parfois très jeunes (14 ans), dont on ne sait rien, au plus leur ville d’origine, Orléans, Tours, Clermont…
En 1731, Jeanne Besnard est inhumée dans l’église comme Anne Morin en 1767, les de Sampigny et d’Assigny le sont dans la chapelle (du château ?), les autres dans le cimetière autour de l’église.
Pour être placé en terre chrétienne et atteindre la vie éternelle, il faut être baptisé. Les nombreux nouveaux-nés qui meurent sont « ondoyés », par simple ablution, sans rite ni prière. Les causes des décès ne sont généralement pas indiquées, sauf si elles sont exceptionnelles, en dehors des épidémies. Par exemple, en 1749, Toussaint Cochard, 28 ans, cabaretier, a été retrouvé noyé dans le canal d’Orléans ; en 1750, Jean-Baptiste Quimant, originaire de Saint Eustache de Paris, demeurant à Orléans, est mort de mort violente chez Lemerle, laboureur ; en 1763, Simon Tellier, 32 ans, domestique dans les troupeaux chez Rousseau de la Chalousie, a été trouvé mort dans la forêt d’un abcès à la tête…
Parfois, des lieux-dits sont mentionnés et on peut ainsi situer des familles : les Fillon, les Bouchet, les Marois et les Riou à la Haute Têtière, les Rousseau et les Joudiou à la Jalousie, les Michau à la Fontaine et à la Bénardière, les Audouard et les Caillard à la Haute Têtière et au Pont Ganet, les Chanceau, les Ruffier et les Rhodier à Cossenet, les Lecompte et les Ripouteau à la Garenne, les Ville à Blézine, les Anceau au Breuillard, Les Dautruy aux Papillons, les Peronnet et Marois au Plessis, les Goureau à la Petite Têtière, les Jahan à Brossedonne, les Berthault aux Paulevés, les Douard, et les Lebert à la Bouchetière, les Raffard à la Binarderie, les Bonneau à la Garenne, les Morin au Bourg, les Hardouin à la Cormereau…
Sur la période 1723-1792, les curés de Châtenoy ont enregistré 947 baptêmes (seuls les événements religieux étaient importants) qui avaient lieu soit le jour, soit le lendemain de la naissance, pour que le nouveau-né, en cas de décès, ce qui était fréquent, ne soit pas chargé du péché originel. Si un prêtre n’est pas disponible alors que l’enfant risque de ne pas vivre, il est procédé à un ondoiement : de l’eau est versée sur le corps ou une partie du corps par un assistant, sans les rites et prières habituels. Systématiquement, les noms d’un parrain et d’une marraine sont inscrits dans l’acte. Ces deniers habitent généralement Châtenoy, mais aussi Beauchamps, Nesploy, Sury, Coudroy, Chailly.
On voit déjà les relations privilégiées sur le plan religieux entre Beauchamps et Châtenoy. Quand le prêtre d’une des deux paroisses est indisponible, le nouveau-né est baptisé dans l’autre et le registre, quand il est mis à jour, le précise.
Il est officiellement né 489 garçons (soit 51,6 %) et 458 filles (soit 48,3 %).
L’année où il y a eu le moins de naissances a été l’année 1790 (6) et la plus productive a été l’année 1786 (29), la moyenne se situant aux environs de 13-14 par an. On peut remarquer que sur cette période, il est né 17 paires de jumeaux.
Sauf de très rares exceptions, un prénom était donné immédiatement à l’enfant.
Les garçons s’appellent Jean, parfois suivi d’un autre prénom comme Célestin, Denis, Charles, Louis… (83), ou bien Pierre (68), François (52), Louis (42), Etienne (34), Jacques (23), Antoine (20), Charles (18), Nicolas (16), Claude (14), Georges (9), Séverin (8) , Sébastien, Martin (7), Laurent, Joseph, Simon (6), Médard, Noël (5), Edme, Mathieu, Germain (4), Michel, Gabriel (3), Ambroise, Alexandre, Dominique, Grégoire, Marin, Marc, Paul (2), Alexis, Adam, André, Adrien, Baptiste, Denis, Eustache, Fiacre, Hippolyte, Hilaire, Henry, Philippe, Rémy, René, Thomas, Théodore et Vincent (1). Le nombre relativement élevé de Séverin correspond au fait que l’église de Châtenoy est placée sous la protection de Saint Séverin, dont le nom est resté dans la voierie communale (le chemin de Saint-Séverin).
Les filles (L’une d’elles, de Sampigny, née à la Rivière, est appelée demoiselle malgré son âge d’un jour), s’appellent presque toutes Marie ! (237 sur 458). Pour 55, c’est Marie seulement. Les autres combinent Marie avec une autre prénom (problème usuel) : 41 Marie Anne (et 6 Marianne), 33 Marie Louise, 29 Marie Jeanne et Marie Madeleine, 12 Marie Françoise, 4 Marie Catherine, Marie Eilsabeth et Marie Victoire, 3 Marie Geneviève et Marie Angélique, 2 Marie Marguerite, Marie Reine, Marie Luce et Marie Cécile, 1 Marie Ambroise, Marie Julie, Marie Solange, Marie Charlotte, Marie Sophie et Marie Joseph.
Celles qui n’ont pas Marie pour prénom deviennent des Anne (43), Madeleine (27), Françoise (26), Jeanne (22), Louise (21), Catherine (18), Elisabeth (15), Geneviève (7), Marguerite (6), Angélique (5), Véronique (3), Agnès, Charlotte, Julie, Rose (2) Apolline, Brigitte, Michelle, Rosalie, Reine, Thérèse, Victoire (1).
De nouveaux noms de famille complètent la longue liste déjà entamée :
Amblain, Arrault, Ary, Auguet, Aupert, Ausergent.
Barbier, Baurin, Berthier, Bertonneau, Bizot, Boirde, Bouloy, Bourant, Boursin, Boustier, Brienon, Brin, Brinbeuf, Brocheux.
Cadou, Chalopin, Charmoy, Chauson, Chin, Comont, Cosson, Courillon.
Dalbi, Defranc.
Erbosset, Etuvier.
Fernier, Fournier, Fourvet.
Gallier, Garnier, Garny, Geignon, Gégnette, Génion, Gibouin, Gignant, Guinard, Guinard, Guinas,
Guinée,
Héry,
Jacquetteau, Jarry, Jeunin, Jolivet, Jolly, Jousse, Jouy
Labbé, Lallère, Laloup, Landois, Lasseure, Lebouc, Lecerf, Lecuvier, Lecuyer, Lefebvre, Leloup, Lemaire, Lemay, Lepas, Lerin, Linger, Lorin, Lozin, Luisis. Machard, Maniquian, Marquet, Maupetit, Méranger, Mouchard.
Narge.
Paysant, Pégui, Pensuet, Petiteau, Pichon, Potevin, Potdevin, Poulain, Prochasson, Protin.
Ragobert, Reine, Remené, Richard, Rocher, Rohart ou Rouhard, Romain, Roy.
Salmon, Suareau.
Toudouze.
Vacher, Valbi, Vargne, Vasseur, Vaurin, Vernoy, Viaud, Vrin.
Les curés, surtout les nouveaux, ont bien du mal avec l’écriture des noms que même ceux qui les portent ignorent souvent. La difficulté normale de certains est accentuée par la prononciation locale. Derrière Coguiasse, Cognyasse, Coquiasse, Coguiasse, on est obligé de retrouver Codiasse, d’autant plus que le prénom qui revient est celui de François. On trouve Ville ou Vil, Ary, Harry, Hary Harrault, Arrault, Criblier, Cribelier, Leber, Lebert, Lebair, Bouchet, Bouchette, Potevin et Potdevin, Chanceau, Sanchiau, Bérué, Berrué, Berruet, Lejar, Lejarre, Lejard, Jean, Jahan… La tâche des généalogistes n’est pas facilitée !
Pour prendre un exemple, revenons à la famille Ville, les meuniers de Blézine.
Pierre, à peine 20 ans, épouse, le 10 janvier 1747, Marie Métier, déjà veuve de Jean Raffard. En un peu plus de 12 ans, Marie va mettre au monde 11 enfants (Les 2 derniers sont jumeaux), 6 garçons et 5 filles. Cinq vont mourir à moins de 3 ans. Seuls trois, Joseph, né en 55, Marie Françoise, née en 56 et Madeleine, née en 59, sont toujours vivants en 1792. Marie ne survit pas
à son dernier accouchement et meurt le 3 août 1759. Pierre Ville, le 29 janvier 1760, épouse Marie Morin qui meurt moins de deux ans après, ayant mis au monde deux filles, lesquelles mourront également en bas âge. Notre meunier de Blézine épouse alors Louise Lejarre, le 12 janvier 1762, dont il aura cinq enfants. Seule dépassera la petite enfance Marie Louise, née en 1767. Ce n’est pas terminé. Après la mort de Louise Lejarre, Pierre épouse, le 13 février 1770, Anne Janvier dont il aura un garçon le 29 septembre 1771, Pierre.
Sur 19 enfants nés de 4 femmes, Pierre n’en aura semble-t-il que 5 qui vont lui survivre, dont 2 garçons, Joseph et Pierre.
Parfois, le prêtre enregistre les professions et les lieux d’habitation. Pour compléter la liste déjà établie, on peut ajouter Chanceau et Dubois à Brossedonne, Deberne et Bourillon à la Bouchetière, Morin et Raffard à la Bénardière, Berthaut au Bois Moreau, Caillard et Marois au Breuillard, Lejarre, POuteau, Avril à Cossenet, Simon, Brienon à la Cormereau, Guérin, Rousseau
à Chenailles, MArois aux Collets, Boudeau aux Chaumottes, Delouche à la Fontaine, Chanceau à la Foucaudière, Bonneau, Saulnier à la Garenne, Grégoire au Plessis, Lejard à Paulevé, Lebout aux Papillons, Brosse et Meunier à la ferme de la Rivière, Muret à la Petite Têtière, Goujon et Baron
à la Haute Têtière.
Du côté des activités, il faut ajouter des marchands au bourg, (dont un boucher), un bûcheron, un syndic, un garde du canal et des métiers liés à la forêt : un « conduiseur », mot qui date du 12ème siècle et qui désigne un commis de marchand de bois, un sergent de la garde du Chaumontois, un garde-forestier (Jahan), un greffier en chef, de la garde du Milieu, et un garde en forêt.
L’étude précédente a montré la fragilité de la vie, le registre des baptêmes le confirme puisque 8 enfants sont des enfants posthumes, leur père étant décédé avant leur naissance.
Sur les 947 baptêmes, 2 seulement concernent des enfants naturels, nés hors mariage (On ne plaisante pas avec la morale).
Pendant cette soixantaine d’années, les registres paroissiaux ont enregistré 259 mariages, ce qui représente une moyenne annuelle d’un peu plus de 4. Parfois, en l’absence de curé, le mariage se faisait à Sury, Beauchamps ou Coudroy.
Le champ d’observation ou de découverte au 18ème siècle se limitait à une surface beaucoup plus réduite. Où les jeunes gens de Châtenoy sont-ils allés chercher leur conjoint ? On s’en doute, la plupart du temps, ils ne sont pas allés bien loin, Sury-aux-Bois en a fourni 19, Coudroy 9, Beauchamps 8, Combreux 7, Vieilles-Maisons 6, Auvilliers 5, Vitry-aux-Loges et Nesploy 4, Bray-en-Val 3, Bellegarde, Châteauneuf, Montliard, Presnoy 2. Avec un seul, on trouve Noyers, Quiers, Germigny, Saint Martin d’Abbat, Ingrannes, Nibelle, Ouzouer-sur-Loire. Les cas particuliers : un compagnon maçon est originaire de Feusines, un village de l’Indre d’aujourd’hui, près de La Châtre, quelqu’un vient du Grandfrénoy, tout près de Compiègne, un autre de Méry la Vallée (l’un des 9 Méry), un autre de Malvierry (peut-être Malvières en Haute-Loire). Pour un seul époux, le lieu d’origine n’a pas pu être déterminé. Ces 5 derniers étaient à Châtenoy pour des raisons de travail ou de déplacement. Ce qui représente 85 « étrangers » à la commune. Il reste le nombre impressionnant de 174 couples qui se sont formés dans les frontières de Châtenoy, à la population globale limitée. Avec des risques de consanguinité qui sont parfois évoqués sous forme de dispense, qu’il fallait payer (Jean Audouard : dispense pour consanguinité 4ème degré, Charles Raffard, dispense pour consanguinité… Etienne Joudiou, ancêtre de Rémy Ménigault, s’étant marié en situation non repérée de consanguinité le 7 janvier 1705, a vu son mariage annulé 30 ans plus tard. Il s’est alors vraiment marié, avec une dispense !).
Un renseignement confirme ce qui a été vu précédemment à propos de la fragilité de la vie : 85 hommes et 63 femmes se marient en situation de veuvage. Pierre Ville, qui à 20 ans épouse une veuve, sera veuf à son tour trois fois.
35 hommes et 67 femmes sont déclarés mineurs au moment de leur mariage. Il faut dire que l’âge de la majorité à cette époque était de 25 ans.
Les épouses n’ont jamais de profession déclarée. Elles sont femmes au foyer, l’eau ne coule pas au robinet, ce n’est pas une machine qui lave le linge, si on veut cuire la nourriture, il faut alimenter en bois le foyer de la cheminée. Elles font des enfants, beaucoup, vous l’avez vu précédemment… Lorsqu’elle est indiquée, la profession des époux est manœuvre c’est-à-dire paysan non propriétaire de ses champs (21), laboureur, paysan propriétaire de ses terres (20), sabotier (12), domestique (5), tailleur d’habits (2), cabaretier (2), et compagnon maçon, maître en chirurgie, jardinier, cocher, balayeur, meunier, marchand, charron, notaire royal, tisserand, garde-traversier, garde forêt, garde du gouvernement d’Orléans. C’est le château de la Rivière occupé par la famille de Sampigny qui explique la présence de Charles Fleuris, cocher, de Martin Boucheny, domestique et de Pierre Delahaye, jardinier.
Les lieux-dits sont rarement indiqués. On a seulement la confirmation de la présence des Bonneau à la Garenne, des Boudeau aux Chaumottes auxquels il faut ajouter les Avezard. On trouve des Audouard au Pont Ganet et des Hardouin à la Chalouzie (qui deviendra Jalousie).
Pour terminer, voici par ordre alphabétique les noms de famille, avec des graphies pas toujours fixées et des prononciations locales parfois difficiles à traduire à l’écrit :
Adoubet, Allaire, Amartin, Anceau, Anciaux, Archenault, Asselin, Aubert, Audouard, Auger, Averton, Avezard, Aviglain, Avril.
Bain, Barbier, Barrière, Baurier, Beaurier, Berruet, Berthault, Berthelot, Bertonneau, Beuslin, Billard, Billoureau, Blanluet, Blondeau, Boissay, Boisserelle, Bonnard, Bonneau, Bontemps, Bontems, Boucheny, Boucher, Boudeau, Boulas, Boulay, Boulet, Bouloy, Bourand, Bourdois, Boutrou, Brinbeuf, Brosse, Brucy, Brucis, Brunot, Bureau, Burgevin, Bourgevin.
Caillard, Changeux, Chanceau, Chanciau, Chanseau, Chansseau, Chenault, Chevreau, Chézière, Chin, Chintreau, Cochard, Compoint, Coquiasse (Codiasse), Corberi, Corbery, Cottance, Coulon, Courillon, Cousin, Coutellier, Cribellier.
Dauvergne, De Boissai, D’Huivon, Dautry, Deberne, Delacour, Delahaye, Delalande, Delouche, Desbrosses, Douard, Dubois, Durand, Duvergé, Duverger.
Fély, Fernault, Fleuris, Fontaine, Forest, Foucher, Fovin.
Gabereau, Gallier, Garnier, Garny, Gauthier, Gautier, Gerberon, Germain, Girault, Glaume, Gontier, Gourdet, Goureau, Grégoire, Grivot, Guérin, Guignan, Guillon, Guinard, Guyot. Halaire, Haran, Hardouin, Harry, Hary, Héry, Hirlé.
Jahan, Janvier, Joignet, Jolly, Joannet, Joudiou.
Laiseau, Lalou (Leloup), Lambert, Laroche, Lassard, Lebal, Lebeau, Leber, Lebert, Leblanc, Lebouc, Lebrun, Lefevre, Legras, Lejard, Lejarre, Leloup, Lemaire, Leplat, Leroy, Lesoeure, Lestra, Leurin, Lhermeau, Lhoste, Liger, Loiseau, Lorgeron, Lozin.
Macé, Marchaison, Marchand, Maria, Marois, Martin, Martine, Martinne, Mauduit, Méranger, Métier, Méttier, Michau, Morin, Mouchard, Mouin, Moulay, Moullé, Muret, Murette.
Nay, Nibelle, Nicol, Nicole, Nottin.
Parisis, Pégnié, Pelletier, Pensuet, Perret, Pétereau, Pingot, Pointard, Popelin, Pouteau, Prignet.
Quégnet.
Raffard, Ragobert, Raphard, Rapine, Renauld, Restra, Ribier, Richard, Rimbault, Riot, Ripouteau, Robert, Rocher, Roger, Rolan, Rouet, Rousseau, Roux, Ruffier, Ruinard.
Salmon, Sanderville, Saulnier, Sellier, Sevin, Serenne, Simon, Sodade, Strasbot.
Thiercelin, Tiercelin, Thion, Thoreau, Thuillier, Trembleau.
Vacher, Vaucion, Vaution, Votion, Verger, Vergne, Véron, Ville, Villet.
Rémy Ménigault, pour la période précédente, 1632-1730, a trouvé aux Archives départementales les contrats de 56 mariages. Il a offert une copie de ses relevés à la commune de Châtenoy. Cette copie est consultable en mairie, comme le dépouillement de tous les registres paroissiaux.
Jean Bourillon